SOUS L’ŒIL DU DRAGON: portraits, anecdotes, de 1789 à nos jours
Cet exposé a été présenté à la salle des fêtes de Fougères sur Bièvre
le dimanche 14/01/2024 devant une centaine de personnes (photos
de ce jour à la fin de l'article).
Il fut dédié à Martine Royer-Valentin-administratrice du château.
Furent remerciés pour l'accueil et l'aide logistique les maires délégués de Fougères sur Bièvre et de Feings, Mrs Martellière Éric et Besné Christophe ainsi que l'élue déléguée à la culture, Béatrice Huc.
Mesdames, Messieurs, Chers Amis.
Parmi vous, ceux qui, comme moi, étaient à Fougères il y a juste 6 mois, le vendredi 28 juillet, l’après-midi plus précisément, doivent se souvenir du terrible coup de tonnerre de 16H. La foudre est tombée sur le paratonnerre du château au cours d’un orage accompagné de pluies diluviennes, 40 mm d’eau en moins d’une heure. Au pied du monument, les bénévoles des Zygophonies tentaient de protéger les installations en vue des spectacles de fin d’après-midi. Ils se souviendront longtemps de cet éclair et de ce bruit assourdissant…
Et bien ce jour là, je travaillais sur le texte relatant un événement identique survenu justement le 28 juillet 1789 !!! soit juste 234 ans auparavant:
Ci-dessous le texte original écrit par le curé de 1789, Charles Lubin, puis le même texte "traduit" en français du XXème siècle, puis enfin le texte tapuscrit pour cet exposé et conservant, le style et l'orthographe.
-LE COUP
DE TONNERRE DE JUILLET 1789 A FOUGÈRES (pas encore sur Bièvre):
28 juillet
1789 à Fougères --- Effets Surprenants du tonnerre…
L’an 1789 le
28 juillet à 1h 1/2 après nuit sans qu’il paraisse auparavant presqu’aucune
apparice d’orage sinon que le temps était nuageux et inconstant à la suite de
pluies abondantes que l’on éprouvait depuis environ six semaines, après
quelques coups de tonnerre que l’on entendait fort confusément et dans le
loingtain ; tout a coup a partir
d’un petit nuage un coup de tonnerre afreux suivi de pluies abondantes et de
grêle qui s’est porte sur la pointe de la grosse tour ronde du Château de cette
paroisse. Ce coup de tonnerre parait s’être divisé en deux parties par le moyen
de la barre de fer qui soutient la girouète de cette tour ; une partie de
l’air électrique a filé sur la couverture de cette tour qu’il a découvert sur
largeur de cinq a six pieds du côté de la porte d’entrée du dt château du haut
en bas, et a fait plusieurs fractures et déchirements dans l’intérieur de cette
tour . L’autre partie de l’air électrique a filé du côté de la petite cour
intérieure au dessus de la cuisine ou après avoir Découvert de même la tour a
crevé le mur a l’angle gauche de la croisée de la chambre Supérieure a pénétré
dans le mur en descendant au travers pour se porter en suite dans la chambre
d’au dessous de celle du comble ou il a rompu en trois morceaux le Siège de
pierre dure qui tient à la croisée de cette chambre ainsi que de grosses
planches qui servaient de lambry d’apui , dechire les rideaux d’un lit proche
de la de croisée sans faire de mal à la dame Bertin mère qui était couchée dans
ce lit. l’air électrique est sorti de cette chambre par une ouverture au bas de
cette croisée et a descendu directement le long du mur qu’il a endommagé dans
toute sa longueur pour rentrer dans les cuisines du château par le haut de la
croisée de la dite cuisine qu’il a rompu. La le tonnerre s’est porté en raclant
deux soliveaux de cette cuisine sur la …. de la cheminée et en décrivant un
angle long a passé sous la table de la cuisine qui était au bas de la croisée
sur laquelle mangeaient alors le Sr françois bertin père régisseur du château,
marie Berthelin sa domestique et un fendeur de bois. L’air électrique n’a fait
aucun mal ny a la domestique ny au fendeur et n’a frapé le Sr Bertin d’une
manière incomprehensible il lui a brulé
par effleurement La jambe gauche depuis au dessus de la cheville du pied
jusqu’au dessous du genou Le long du gras de la jambe, a brulé sa guête
par-dessous sa jambe dans toute sa longueur sans ataquer le bas de laine qu’il
avait alors a la jambe de la l’air
électrique est entré dans sa culote dont le dessus a été dechire sans que la
doublure ait été offenscé il y a fait
deux trous assez considerables a sa chemise a blessé le d Sr Bertin en deux
endroits a l’aisne du cote gauche et proches les parties qu’il a un peu offensé
par-dessus de la est remonté depuis le
bas ventre du D Sr bertin jusque sous l’aisselle et l’a brulé dans toute cette
longueur a la peau de la largeur de quatre p. il a attaqué en passant le nerf
sous le jaret de la jambe droite Sans
qu’on ait pu apercevoir comment comment il a pu penétrer jusqu’à ce nerf enfin les cuisses et les jambes du D Sr
Bertin ont été meurtries en leur entrer et sont demeurées toutes violettes de
sorte qu’on l’a cru paralysé sans tout ceci fut …. Sans que l’interieur de son
corps ait été offensé sans que le D’ Sr Bertin ait perdu connaissance. Apres 5
jours il a été en état de venir à l’église remercier DIEU de sa consideration
lequel je certifie veritable avec le Sr BERTIN et le Sr Gilles BAISNÉE aussi de cette paroisse qui a signé ce requis dont acte.
Signatures : G Baisnée, Bertin père Lubin curé
Commentaires sur ce texte :
Ci-dessous extraits de ce registre:
« Première « élection » : Le 2 juillet 1790 (presqu’un an après son coup de foudre), sont nommés par l’Assemblée Générale des citoyens actifs de la paroisse de Fougères (l’appellation « Conseil Municipal » n’apparaîtra qu’en 1842) :
Maire : Sieur François BERTIN (24 suffrages)
1er adjoint : Sieur Sylvain MARTEAU (23 suffrages)
2ème adjoint : Sieur Gilles BAISNEE (19 suffrages) »
On peut noter que le premier Maire de Fougères est
choisi au suffrage universel (si on peut dire il y a 26 citoyens
« actifs » électeurs sur 399 habitants). Sur le procès-verbal de
cette première assemblée du 2 juillet 1790, il est précisé : "L’Assemblée
du Mousseau est dissoute et il n’est pas permis qu’elle soit convoquée "…
Quelques autres évènements et personnages de la période révolutionnaire :
François BERTIN
1er Maire de Fougères, avait déjà été « député » de la paroisse pour les DOLÉANCES. Né le 24 octobre 1739, il était maréchal des forges aux Ouches. Il était aussi régisseur de la terre de Fougères. Son fils Gabriel sera également maire et fut le gendre de Gilles BAISNÉE. Ses contemporains, Gilles BAISNÉE décédé en 1807 à 85 ans et Étienne CHARBONNIER, décédé en 1808 à 72 ans auront également leurs fils élus. »
2-Deuxième intérêt de ce texte : la description
du trajet de la foudre dans le château surtout quand on connait bien les
lieux..
3-Troisième intérêt : la description du trajet de
l’arc électrique et la description de l’anatomie du personnage. C’est
magnifique et savoureux ! De même que le vocabulaire de l’époque.
Charles Élie DUFOUR
Tonnelier,
il devait être particulièrement populaire…Il fut longtemps procureur,
commissaire distributeur, Maire pendant 15 ans puis adjoint 5 ans (1795-1815).
Il termina sa carrière en refusant le poste d’adjoint où il avait été
brillamment élu (42 voix sur 48). Son fils était aubergiste. Sous son mandat,
beaucoup de choses se mettent en place : Le budget, les chemins vicinaux, le
bureau de bienfaisance, un secrétaire de mairie (le curé-instituteur), les
contributions… C’est aussi sous son mandat que la nuit du 14 prairial de l’an
III (2 juin 1795), il fut découvert à 4
heures du matin que l’arbre de la liberté avait été scié à
Le Garde Champêtre :
À cette période est créé un poste de garde champêtre qui
comme son nom l’indique, est chargé de la surveillance des récoltes. Le 1er
garde champêtre de Fougères (19 messidor an II) est Joseph BECHELER. Il est
déjà garde du citoyen Lambot. Il est payé deux cents livres par an avec le fond
des amendes et si elles sont insuffisantes par tous les propriétaires de la
commune. Suite aux plaintes de différents citoyens, Joseph BECHELER est révoqué
à dater du 11 pluviôse an III par décision municipale… C’est lui qui se
servait dans les champs …
Wagram-Autriche et le pont de Fougères !
À cette période révolutionnaire succède la période impériale et ses guerres.
Encre sur papier (après dessin au crayon)
datée de 1815 intitulée : « pont
de fougère 1815 ». Pour rappel, en 1809, après la bataille de Wagram, 60
prisonniers autrichiens furent casernés dans le château. Ils construisirent
le pont sur la Bièvre. Le cours de celle-ci, n’était pas encore détourné et le
bief alimentant la roue de la filature pas encore créé. Pendant de nombreuses
décennies un panneau indiquant cet évènement est posé sur le devant du pont (témoignage de grands
anciens disparus, certains me parlèrent même de 600 prisonniers
autrichiens, facétie de la mémoire humaine !!!).
Ce dessin au crayon sur papier est intitulé (écrit à
l’encre) : 1815 « vue de
l’ancien château de fougère prise de la campagne ». Ce dessin est
intéressant car il montre un élément disparu (à droite du dessin), au
sud-ouest. Au milieu des branchages, émerge le toit d’un des deux colombiers du
château. Celui-ci se situait à l’emplacement actuel n° 17-19 de la rue de l’église. L’autre était situé au
niveau de l’angle des communs et de la boutique actuelle du château.
FC
2022

Les trois dessins qui précèdent
appartiennent à Madame Martine Tissier de Mallerais. Merci. Origine : Famille
Lheureux, précédente propriétaire de l’ancien presbytère de Feings, demeure de
la famille Tissier de Mallerais depuis 1974, également ancienne demeure de la
famille de Courtilloles d'Angleville, descendants des Lambot de Fougères.
RENÉ LAMBOT personnage essentiel de la fin du XVIIIème et
du début du XIXème
Né en 1768, il décède à 81 ans le 16 janvier 1849 au château de Boissay, (certaines biographies erronées disent 1859). Ci-dessous sépulture de René Lambot attestant ses dates de naissance et de décès dans le cimetière particulier de la famille, intégré dans le cimetière (vieux) de Fougères.
Sous
l’an II, on dit le citoyen LAMBOT. En 1813, il est Monsieur LAMBOT de Fougères, principal propriétaire de
la commune. Il fait une grande carrière administrative et politique. Il crée la
filature dans le château en 1812. C’est un royaliste intransigeant, son père
fut secrétaire du roi, lui-même avocat, sous-préfet, secrétaire général de la
préfecture de police…
Anecdotes : En 1814, le 11 avril, il réussit à réunir les
deux conseils municipaux de Feings (Maire, Monsieur CRETTET, adjoint
Monsieur AUBERT) et de Fougères (Maire, Monsieur BOURJAILLAT et
adjoint Monsieur CHARBONNIER) qui prononcent la déchéance de Napoléon
BONAPARTE ! ! !
Puis
le 28 août 1814, à l’occasion de la Saint Louis, il organise une grande fête
(pour les 2 communes) et fait un discours : « Pour les motifs
qu’ils doivent aimer le Roy ». Il fait crier « VIVE LE ROY »,
et distribuer du pain à la population, illuminer le château, etc…
Quelques
mois après, la nouvelle municipalité (CHARBONNIER est resté adjoint,
DUFOUR ayant refusé) de Joseph GERENTET prête serment…. à l’Empereur.
Quelques
mois passent, et BOURJAILLAT redevient Maire et prête serment au Roi (avec
GERENTET adjoint !).
Les
Maires suivants, BOURJAILLAT et DOUZEL
prêtent serment au Roi en 1817, 1820 et 1826. Monsieur DOUZEL démissionnant
pour raison de santé, c’est alors Monsieur le Baron LAMBOT de FOUGÈRES (il
vient d’être fait baron par Charles X en 1826) qui est nommé par le Préfet.
Il n’accepte que par " zèle et pour les intérêts de la commune,
ses affaires le retenant plusieurs mois par an à Paris ".
Il
est assez efficace puisqu’en quelques mois, il fait des réalisations qui
étaient discutées depuis longtemps (nouveau cimetière, assemblée de
septembre…).
Il
est royaliste et … légitimiste. Par arrêté ministériel du 31 décembre 1830 du
Ministre de l’Intérieur du nouveau roi « LE ROI DES FRANÇAIS »,
Monsieur LAMBOT de FOUGÈRES est révoqué de sa fonction de Maire.
Le
conseil municipal, par la voix de l’adjoint BERTIN Gabriel se dit
surpris et peiné et refuse de donner une liste de 3 noms au Préfet, ce qu’il
fera finalement. Le Préfet nommera alors le nouveau Maire, qui ne sera autre
que … BERTIN Gabriel. Le Baron est élu conseiller par 33 voix sur 35. BERTIN
démissionne en 1839.
En
1834, René LAMBOT de FOUGÈRES est toujours conseiller et son fils Edmond,
candidat, ne pourra être élu car la commune a plus de 500 habitants et il ne
peut y avoir 2 membres de la même famille au sein du conseil.
En
1848, le conseil donne son adhésion au gouvernement provisoire (Monsieur LAMBOT
de FOUGÈRES, conseiller, est alors absent de la commune) et jure fidélité en
1852 au Président. Le même conseil en 1853, jurera obéissance à
l’Empereur…jusqu’en 1870 puis à la 3ème République…
Arthur Lambot baron de Fougères, l’un des fils du Baron fait construire le manoir dans le parc de la Boulas (36 Ha) en 1857 (ci-dessous)
Son petit-fils René Raymond Lambot, baron de Fougères, né en 1843, sera Maire à la fin du siècle puis au début du suivant (voir plus loin).
René Lambot de Fougères a écrit une histoire du canton de Contres qui fait toujours autorité (publiée en 1905 par son petit-fils René Raymond dans la revue du Loir et Cher).
LA FILATURE
René Lambot est également célèbre pour avoir créé en 1812 la filature dans le château de Fougères. L’activité débute en janvier 1813. Une grande roue installée dans la chapelle, actionne les machines à carder. Pour se faire, le cours de la Bièvre est dévié sous la chapelle et la galerie, ceci par la construction d’un pont-canal. Il faut dire que René Lambot est issu d’une lignée d’ingénieurs hydrauliques réputée. Les cardes et les métiers sont construites par les meilleurs mécaniciens de Paris. René Lambot dirige l’établissement avec un contremaître instruit
Plan de 1863 avec dessin du pont canal.
Photos du pont canal en mauvais état (2005 clichés FC)
Au XIXème siècle, pendant 70 ans, le maire fut soit le directeur, soit le propriétaire de la filature.
Exemples :
Directeurs de la filature et maires:
DOUZEL Joseph, maire de Fougères de 1820 à 1828 - DEVIVAISE Natalis , maire de Fougères de 1839 à 1847 puis de 1848 à 1853- BAILLEUX Alcide maire de 1853 à 1890. Ci-dessous le rapport de l’inspecteur du travail pour le travail des enfants en 1845. À cette époque Natalis Devivais(s)e est le directeur mais aussi le Maire de la commune.
Au début du XXème siècle, il y a cent ans, le château est habité par des familles (ʺHLMʺ de l’époque)…
Début XXème. Rideaux aux fenêtres des logements …
PORTRAITS DE MAIRES encore
Alcide Joseph BAILLEUX, est le plus marquant :
Né le deux Messidor, neuvième année de la République Française, correspondant au 10-06-1801, à Saint Omer dans le Pas de Calais, d’un père, prénommé Omer, ouvrier pipier. Il décède le 7 avril 1890, à Fougères, en son domicile de la Garenne. Filateur, il arrive en 1843 comme directeur de la filature de Fougères, occupant 55 à 60 ouvriers. Il est membre fondateur de la Société de Secours Mutuel en 1846-1849 (ci-dessous exemplaire de 1913)Il construisit dans La Garenne (croix bleue sur le plan), sa maison connue actuellement sous le nom de ʺmaison des Diables Blancsʺ (photo ci-dessous) et la route de Sambin passera devant cette maison dorénavant.
Entre 1847 et 1890, pendant ces 43 ans, il fut 6 ans
adjoint puis 37 ans maire (à compter de 1853). Il eut cinq adjoints différents.
Il fut nommé ou (ré)élu à treize reprises. Médaille de bronze (au titre du
ministère de l’intérieur) en 1857, Médaille d’argent en 1869. Il fut fait
Chevalier de la Légion d’honneur
Il construisit l’école de garçons-logement de l'instituteur-mairie (1862-63)
Il construisit l’école des filles 20 ans après (1885). Anecdote: Alors que le préfet avait du insister de longues années pour que soit construite cette école de filles, quand elle fut enfin terminée, elle était tellement mieux que l'école des garçons construite 20 ans plus tôt, le conseil municipal eut l'idée de l' attribuer aux garçons et de mettre les filles dans l'école de la route de Sambin !!! Le préfet (l'État était le principal financeur) s'y opposa formellement et jusqu'en 1953 ce fut l'école des filles ...
Il construisit le lavoir (1885) , quatre selles, deux cheminées.
Il porta le nom de ʺSur Bièvre pour Fougèresʺ afin de distinguer notre village de celui de Bretagne..
Il repose dans une imposante sépulture du vieux cimetière, avec son fils, homonyme, décédé peu de temps avant lui.
Raymond LAMBOT de
FOUGÈRES,
petit fils de René vu plus haut
fut Maire 23 ans
en deux fois sur une période de 35 ans car battu 3 fois sur 12 ans ; il
est le maire durant la guerre de 14-18 et a la lourde tâche de prévenir les
familles des tués et les aider à demander les pensions (voir mon travail sur
les Morts Pour le France). Petit fils de René, donc, il admire son grand père
et fait publier les écrits de celui-ci sois l’égide de l’Abbé Porcher
ILS ONT DONNÉ LEURS NOMS À UNE RUE OU UNE
PLACE :
Amable QUENIOUX
Fils de Désiré Alexandre QUENIOUX (qui fut adjoint durant 15 ans), maire de 1904 à 1912, il a laissé son nom à une rue car il était agriculteur, coopérateur, mutualiste (il avait créé la distillerie). Pour mémoire : Maison d’Amable Quenioux : Fromenteau
A gauche, Amable Quenioux maire 8 ans, au service militaire et à droite son père Alexandre adjoint 15 ans. (coll R-M Q.)
Louis GALLIER
Il devint maire au décès de René Raymond LAMBOT de FOUGÈRES ; Il fut instituteur, secrétaire de mairie, puis maire (il fit construire le mairie, route de Sambin en 1932). Il démissionna en 1938, tout en restant conseiller municipal (à partir de 1941, il n’apparaît plus aux réunions). Il décède en 1948 à l’âge de 89 ans. Son épouse Louise née Martinet, fille d’un cordonnier fougèrois était institutrice de l’école de filles
Louis Gallier 1907, logement, école, mairie (secrétaire)
Abbé Georges LEDUC 1893-1984.
Il laisse dans la mémoire de la quasi-totalité des Fougèrois un souvenir attendri et
respectueux. Une plaque résumant sa biographie est fixée dans l’église Saint
Éloi. Ancien combattant
de la guerre 14-18, il arrive à Fougères sur Bièvre en 1928 et y exerce son
ministère pendant 43 ans de 1928 à1971 (Sépulture Fougères)
LES FOUGÈROIS - LA SOCIÉTÉ
Autour de son château, Fougères
devenu sur Bièvre sous Alcide Bailleux pour ne plus le confondre avec
Fougères et son château en Bretagne est un village rural comme 35000
autres en France. Une centaine d’exploitations font vivre 300 cultivateurs,
viticulteurs, éleveurs. Au début du XIXème siècle et pendant de longues décennies
la quasi-totalité des fermes d’ici et alentour appartient au
« seigneur ». Mais dans le village il y a beaucoup d’artisans et
commerçants : boulanger, boulangère, bourrelier, cabaretier, cantonnier,
charcutier, charpentier, charron, cocher, cordonnier, couvreur,
épicier, facteur des Postes, jardinier, maçon, maréchal, receveur des
Postes dès 1892, sabotier, scieur de long, tonnelier etc… on retrouve tous
ces métiers dans les actes d’état civil avec bien sûr instituteur, cardeur,
filateurs … Il y a même eu à Fougères, au XXème siècle, des funambules !
Exemple de famille de fileurs : naissance du père de Bernard Ménager dont le grand père et la grand-mère travaillent à la filature. Ce sera le cas de son père né dans le château
ci-dessous acte de naissance du père de Bernard Ménager. Le témoin, le père la mère sont fileurs
ILS ONT MARQUÉ LE VILLAGE
Georges VARAGNAT n’a pas de rue ou de place à son nom. Sans doute l’eut il mérité. Georges William Varagnat (1888- 1980) fut instituteur des garçons, on dit le Maître, de 1919-1943. Période durant laquelle il fut aussi un admirable secrétaire de mairie sous trois maires (Raymond Lambot de Fougères, Louis Gallier son prédécesseur maître-secrétaire de mairie et Charles Girault). Tous les documents archivés en mairie sont manuscrits, à l’encre et à la plume, et d’une écriture remarquable, admirable.
Élève maître de 1904 à 1907,
stagiaire à Villebarou en 1911 et à Chitenay en 1911-12. Titulaire 1 an à
Villebarou puis de 1913 à 1919 à Cellettes. En fait, il fut mobilisé au front
du 1/8/1914 au 12/07/1919. Auparavant, il avait fait 2 années de service
militaire en 1908-1909 soit 7 années de service militaire. Il était décoré
de la « Croix de Guerre ». En
1940, Robert Hervet, l’instituteur nommé, est prisonnier et donc Mr Varagnat
fait du ״rab״ (ensuite retraite à Bas Rivière). Né à Blois et décédé à Orléans tout comme son
épouse Henriette née Mortain (1892-1973). Ils
eurent deux enfants, Micheline (1914-1984, Orléans) et Roland (1922-1952), né à
Fougères sur Bièvre décédé sur un terrain de football. Ils sont enterrés au
cimetière de Blois avec leur fils.
Il
créa la 1ère société de musique, apprit la musique à de nombreux élèves et rendit sa baguette le jour où
quelques musiciens allèrent jouer à l’église alors qu’il était convenu que la
musique n’irait pas (comme prévu dans les statuts et après un vote négatif),
juste avant la guerre …
« Il
veillait à ce que chacun des garçons de sa classe se décoiffe en passant devant
le monument aux morts, en passant discrètement dans la petite rue, de nom
actuel rue du Bourg» « Il était
brave, gentil, bon ; il aidait les pauvres (pour faire les papiers
etc…) ». Tous les fougèrois qui m’en ont parlé, lui vouaient une grande admiration
et un grand respect.
Mr Varagnat dans les années 70
Madeleine LEMAIRE , à l'origine du centre rural Boissay

Un jour vint, où Madame de
Fougères se rendit chez Madeleine LEMAIRE : "Magdeleine de
Quatrebarbes ma cousine, dernière propriétaire de BOISSAY, met le domaine en
vente. Elle a entendu parler de vos projets : elle vous donnera la
priorité". Madeleine LEMAIRE sentit combien il serait important de faire de ce
lieu un centre d’apostolat rural. Vivement encouragée par sa communauté, elle
s’employa à rassembler les fonds nécessaires et le 04 Novembre 1946,
l’acquisition était réalisée : Ici commence L’HISTOIRE. PAQUES
1947 – Une équipe des Écoles Charles Péguy commence, dans le labeur et la joie,
quelques aménagements rudimentaires. L’architecte, le maçon, le menuisier sont
à l’œuvre. Et puis … Mesdemoiselles COMEAU, GONICHE, PREVOTEAU, TRANCHANT…
Noël GIRAULT, 39 années adjoint
Père de Charles Girault maire de 1938 à 1944 et frère de Charles Girault garde champêtre durant 31 années de 1900 à 1931, Noël Girault fut durant 39 années le premier adjoint de 4 maires de 1896 à 1935. C’est le recordman du poste ! Photo de 1944 avec son arrière petit-fils Alain Robert (coll A.R.).
ANECDOTES
CHATEAU RESTAURATION LE
DRAGON 29m
En 1936, la restauration du château bat son plein.
Les compagnons couvreurs achèvent le sommet de la grande tour ronde. Avant de
fixer le dragon, tout en haut, à 29 m je crois, il le promènent dans les
maisons du village en proposant aux habitants de l’embrasser car ceux-ci
n’auront plus jamais l’occasion de le faire. Chacun s’exécute et offre un verre
de vin aux audacieux compagnons. À la fin de la tournée
ceux-ci grimpent sur des échafaudages qui n’ont rien à voir avec ceux d’aujourd’hui
cela en état d’ivresse!!!!voir 5 clichés ci dessous de la restauration de 1936 par ces audacieux compagnons (coll J. Aymon):
LA "COUR DES MIRACLES"
Tous les anciens fougèrois connaissent ou
connaissaient la ʺcour des miraclesʺ. C’est-à-dire ? Voici un article de journal
vieux de 120 ans retrouvé dans les archives du net :
Extrait de " L'écho du
merveilleux..." Edition 1897-1914 …
Sur la route de Feings, à l'extrémité du bourg, se trouve une maison habitée par un sieur Prouteau, géomètre expert, sa femme, son gendre et son petitfils, ce dernier âgé de douze ans. Depuis qu'ils occupent un appartement au rez-de-chaussée, c'est-à-dire
depuis deux mois
des faits étranges se répètent matin et soir. La maison tremble, les vitres et les cloisons
résonnent de coups violents, les rideaux s'agitent. Un bruit de tonnerre se fait entendre qui se
répercute au loin. Tous les Fougérois sont en émoi. Les bruits et les phénomènes se produisententre 4 heures et 7 heures du matin et vers 8 h. 1/2 du soir. Comme d'usage, la gendarmerie
enquête, mais ne découvre rien. M. Prouteau, qui n'est pas superstitieux, ne sait à quelsaint sevouer. Un incident amusant s'est produit il y a une dizaine de jours. Un certain nombre de personnes ayant envahi la maison, l'une d'elles s'écria, au moment où un coup était frappédans la cloison : « Dis donc, le Cognard, toi qui es malin, combien
coûte un litre de vin ? »
Et aussitôt, en réponse, douze coups retentirent dans la cloison ; douze coups, douze sous.
Les faits sont-ils sérieux ?
C'est ce que nous ne pouvons dire ; seule une enquête sur place nous édifierait
…
ILS AVAIENT UN LIEN AVEC FOUGÈRES SUR BIÈVRE…
Jean Claude MORINA,
JC Morina, créateur de la célèbre biscuiterie, actuellement Saint MICHEL à Contres,
est né à Fougères sur Bièvre en 1930 dans la boulangerie de son père. Il va à
l’école dans la classe de Mr Varagnat qu’il vénère et respecte (voir cliché classe de Mr Varagnat 1943 plus haut). Il part à 14 ans
en apprentissage à Blois puis travaille à Paris à l’ambassade des États Unis. Jusqu’à sa retraite et la vente de
sa biscuiterie, son logo utilise le dessin du château de son village natal. Voir article du blog consacré à JC Morina et sa famille.
ʺl’ arboriculteur inconnuʺ de Fougères sur Bièvre
Patrick CHAMPETIER DE RIBES,
Né à Neuilly sur Seine en 1925, il eut un magnifique parcours militaire à la libération de Paris puis dans la 2ème DB qui ira jusqu’à Berchtesgaden. Il assure une brillante carrière de chef d’entreprise, au sein du tribunal de commerce de Paris et à la chambre de Commerce et d’Industrie. Entre autre il fut Officier de la Légion d’Honneur et président de l’association Valentin Haüy. À Fougères dans sa belle résidence du Montcrochet qui abrite encore l’oratoire de Sainte Jeanne de France, duchesse d’Orléans, fille de Louis XI, il était ʺl’ arboriculteur inconnuʺ comme il me l’avait écrit quand j’étais maire… En effet dans les bulletins municipaux annuels nous éditions la liste des professionnels du village, et lui … avait été omis … Cela resta un clin d'œil complice entre nous … FC
Pour
retrouver d’autres portraits, d’autres histoires de notre village je vous
invite à consulter mes deux ouvrages et mon blog memoirefougeressurbievre :
Quelques
Références :
TOUS LES MAIRES DE FOUGÈRES blog google : memoirefougeressurbievre
TOUS LES CURÉS DE FOUGÈRES blog google : memoirefougeressurbievre
LA CAVALCADE DU 21 MARS DE 1926
blog google : memoirefougeressurbievre
GOYER 90 ans + 1 TROIS GÉNÉRATIONS blog
google : memoirefougeressurbievre
PATRIMOINE DANS VOTRE COMMUNE N° 55 CONTRES CDPA 41 année 2022
pages 212-218
ARCHIVES MUNICIPALES
ARCHIVES PERSONNELLES
MONOGRAPHIE DU CANTON DE CONTRES 1904- exemplaire personnel
FOUGÈRES SUR BIÈVRE au XXème SIÈCLE -1914/1995-village rural français atypique-vie
sociale 2021
FOUGÈRES SUR BIÈVRE-ENTRÉE DANS LE XXIème SIÈCLE-1995/2014-village rural français atypique-vie
sociale 2022
Merci pour cet exposé très enrichissant
RépondreSupprimerMerci infiniment Mr COULON, très bel et riche exposé sur notre village et notre château. Très émouvant aussi. Mes parents aurai beaucoup aimé votre travail surtout mon père.
RépondreSupprimerbien à vous
Merci pour cet énorme travail et ce récit passionnant qui permet à tous de bénéficier de votre savoir et de vos recherches sur notre magnifique commune. Mille fois merci.
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