Cet article est rédigé à partir du diaporama réalisé par Gilles François et des commentaires rédigés par François Coulon, présentés au public le 8 mars 2020 dans la salle des fêtes de Fougères sur Bièvre. FC mai 2025
FAVRAS:

"Le Château" renommé surtout par la famille de marquis, les Mahy de Favras, écuyers du roi, à qui appartenait la terre de Cormeré, érigée en baronnie en 1747. Le plus célèbre, le marquis Thomas de Mahy, né au château en 1744, fut mousquetaire du roi à 11 ans. Il fera carrière durant la guerre de 7 ans et sera, à 28 ans, colonel de la garde du Comte de Provence, frère de Louis XVI, futur Louis XVIII. Il épouse une princesse autrichienne et a deux enfants: Charles de Favras et Caroline de Favras. Dès le début de la révolution il aura une conduite audacieuse de contre-révolution. Lors d'une conspiration, il protégea le Comte de Provence en ne le dénonçant pas sur le complot que celui-ci préparait. Il fut conduit sur la place de Grève où il fut pendu le 19 février 1790, donc au tout début de la révolution. Le confesseur l'accompagnant était un fils de Louis XV qui curieusement s'appelait Le Duc… Il est considéré comme un martyr de la cause royaliste. Je vous invite à lire son histoire et celles de ses frères, Mahy de Cormeré, sieur de Chevenelles, Mahy de Cormeré, sieur de Chitenay, Mahy de Cormeré, sieur des Montils, ce dernier que l'on retrouve aux Indes ou à Saint Domingue soutenant la révolution de Toussaint Louverture !!!

"L'école de Favras": Elle fut ouverte jusqu'en 1969, date de la création du RPI, regroupement pédagogique Fougères-Feings rejoints par Ouchamps en 1971. Les derniers instituteurs(trices) furent madame Ravineau et monsieur Gaume-Peck. Il existe encore une association des anciens élèves. Déjà en 1932 Feings et Fougères s'entendent pour mutualiser. A la demande du conseil de Feings, Fougères accepte de payer la participation pour scolarisation de quatre enfants de Fougères, domiciliés au Peu, les frères Debout et les frères Papineau. Autre chose qui n'a rien à voir, toujours en 1932 les deux communes s'entendent pour mutualiser … le corbillard.
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A gauche la gare et à droite le bureau de tabac-régie. On ne le voit pas mais sur le pignon au-dessus de l'appentis est écrit "hôtel de la gare". Si vous observez bien, il y a deux ouvriers sur l'appentis et un ouvrier dans l'encadrement de la porte, une dame devant la porte d'entrée et des vélos. Je n'identifie pas la culture dans le champ du premier plan. La gare est peu modifiée, l'appentis est devenu un agrandissement de la maison dont les fenêtres ont été bien modifiées de même que la couverture.
"Gare de Fougères-Feings" comme gravé en haut du pignon, gare du train à vapeur. Ce train allait de Blois à Saint Aignan via Contres. Il fonctionna pendant 35 ans de 1899 à 1935. Ne pas confondre avec la ligne de tramway électrique Les Montils-Selles sur Cher dont les gares étaient 1- dans le bourg de Fougères (modifiée par le groupe Goyer, rue de la Garenne, qui rajouta l'aile Sud) et 2- dans le bourg de Feings (démontée et reconstruite en bord de Bièvre). Cette ligne électrique ne fonctionna que 15 ans seulement de 1919 à 1934. Cette belle carte postale ancienne montre un train à vapeur en gare avec, au premier plan, deux rotondes. Sur les quais, des caisses plus ou moins bien entassées et plusieurs personnages. Le site a évidemment bien changé mais on reconnait bien le bâtiment de marchandises très modifié devant la gare elle-même.
FEINGS:
Manoir de Bellivière: Il est écrit Fougères sur Bièvre (Loir et Cher) !!! Eh oui, désolé. Sachez que certaines cartes de cette époque du château de Boissay, le mettent à Feings ! (alors égalité). Près du puits, l'homme en sabots, bras croisés, appuyé sur son outil est magnifique. Quelqu'un le reconnait-il ??? Certaines cartes anciennes précisent: Feings (L-et-C), le Vieux Bellivières, ancienne demeure du médecin de Catherine de Médicis.
Carrefour de la Fontaine: On voit la fontaine sur la gauche. Vous reconnaissez cette belle bâtisse qui fut le café Saint Vincent. La belle fenêtre du toit a disparu. Devant la porte, Mme Renée David née Petitbon, mère de Thérèse David, épouse Robert. Au premier plan vignoble, actuel parking Marc Liger. A droite les tilleuls ont disparu et laissent voir le restaurant qui fut auparavant le café Adrien (voir plus loin). A noter l'emprise nouvelle du mobilier urbain et de la signalétique destinée aux automobilistes.
Eglise Saint Pierre. Sur cette carte, de jeunes tilleuls très beaux, bien taillés et devant à gauche: Mlle Sidoisne Serreau qui occupait la maison, actuel restaurant, puis deux jeunes puis à droite Mr Métivier, maréchal-ferrant et son fils Victor lui aussi maréchal. Carte plus récente (années 50-60). Les tilleuls sont bien développés et de belle forme. Le bâti a peu changé sauf au fond, un bâtiment a disparu et a fait place au monument aux morts qui était auparavant dans la cour de la mairie. le déplacement a eu lieu sous le mandat de Marc Liger. Ce qui me fait dire: " A Fougères le monument a été déplacé d'un carrefour vers la place de la mairie et à Feings de la place de la mairie vers un carrefour..." FC
La mairie-école au début des années 50. Très bel ensemble: mairie, école de garçons, école de filles et logement instituteur-secrétaire de mairie, typique de notre 3ème République. La France peut être fière de toutes ces écoles communales datant de cette époque fin XIXème siècle. Devant l'escalier d'honneur, le monument aux morts érigé après la grande guerre. Le mur de clôture n'a pas changé. Au fond une abondante végétation a remplacé le vignoble. La voirie reste sommaire. De très beaux aménagements ont été réalisés en 2019 !

"Rue Principale", c'est ce qui est écrit sur la carte postale du début des années 50 ! Au premier plan: le café Adrien, épicerie, mercerie, avec devant la porte Yvette Lataix, l'épouse d'Adrien Lataix. Adrien était chauffeur chez Liger, marchand de vin à Fougères. Puis il fut cantonnier garde champêtre, toujours à Fougères. Leur fils tint une boucherie à Contres. En face la maréchalerie qui commercialise Primagaz. Beaucoup d'enfants et de personnages non identifiés. D'immenses arbres masquent le château de Boissay. pas mal de modifications dans le bâti et disparition de la première maison à droite (nouvel emplacement du monument aux morts).
BOISSAY, ENTRE FEINGS ET FOUGERES
FOUGERES sur BIEVRE:

"Boulangerie actuelle": le vieux cliché date de 1928 (bientôt 100 ans). Il s'agit de l'épicerie qui ouvre avec un nouveau couple. A gauche Mr Henri Riverain, à droite Mme Riverain, au centre Mme Oliva Baranger (en attente d'un heureux évènement, son fils Jean né en novembre) au centre sa fille en blanc, Jacqueline Baranger, 2 ans. Au centre, à droite, garçon Georges Riverain. Henri Riverain décède peu après à l'âge de 29 ans. Son épouse Marcelline tient cette épicerie jusqu'en 1946 puis déménage son commerce à l'actuel n°9 de la rue de l'église. Elle se remarie avec Pierre Nivard avec qui elle tient cette épicerie mercerie. Ce sont les parents de Nadine Martineau. Jacqueline Baranger épouse Claude Troispoux et ils tiennent cette épicerie de 1946 à 1987. En 1987, le boulanger Pierre Sainson et son épouse Chantal reprennent ce commerce pour y installer la boulangerie qui se trouvait depuis plus de 100 ans route d'Ouchamps (ou route des Montils ou rue Amable Quenioux). Ce cliché m'a été confié par Jacqueline qui est dans sa 100ème année à ce jour…
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Cliché de Mars 2025 . Boulangerie Cyclo'Délices rue de l'église.
Photo 1930: Boulangerie Morina, route des Montils (actuelle rue Amable Quenioux).
"Le Café des Sports" Cette photo a une cinquantaine d'années. Ce sont Mr et Mme Trefoux qui l'ont appelé café des sports (1986-1994). Ils avaient succédé à Eliane Duisit-Tabor. Elle-même a succédé à ses grands-parents Tabor tenanciers de la régie tabac. La régie depuis 1902 (Michel Tabor) et pompe à essence dans les années 30. Sur le vieux cliché on voit les pompes et les deux petites maisons avant restauration. 
La rue de l'église, la poste : Au premier plan la poste construite entre 1873 et 1876. Elle sera détruite en 1960 après 85 années de service. Au deuxième plan un bâtiment écroulé en 1926 et une grande cheminée démontée en 1920. Ce bâtiment abritait au 19ème siècle la machine thermique, la première du Loir et Cher, qui faisait fonctionner les métiers installés dans le château du temps de la filature. Au troisième plan l'église et le presbytère cachés par des tilleuls et un grand épicéa qui fut vendu par la commune en 1933. La commune ayant envisagé un temps d'installer le bureau de poste dans le presbytère. La carte postale est datée de 1912. On y voit un facteur. A droite une réclame pour le chocolat Menier. Sur le cliché actuel on voit la boîte à lettres jaune qui a été exigée en 1960 par la commune quand le bureau fut transféré de l'autre côté de la Bièvre… C'était trop loin pour les personnes âgées du bourg !!! Le presbytère est devenu mairie au début du XXIème siècle. La carte postale utilisée là, a été postée en 1912 par Noémie Gueritte à destination de son amie Renée David chez ses parents à Pontlevoy.
"Carrefour ou la place" vu du pont: carte d'avant-guerre. En effet, il n'y a pas encore le monument aux morts. A droite au premier plan une épicerie (Marie Refaix qui sera veuve de guerre et qui ira ensuite avec sa fille Olga route d'Ouchamps). Puis la forge avec le maréchal ferrant qui est probablement René Gaston Mauger surnommé "Crévindieu". Le carrefour est arboré à cette époque. En 1920 les arbres sont enlevés pour installer le monument aux morts de la grande guerre.. La forge est devenue en 2003 la pharmacie de Mme Anne Lise Lepain.
Intérieur de la cour du château; très belle carte surprenante. La galerie à arcades à l'italienne de la Renaissance fut murée à l'époque de la filature ! Cette activité cesse en 1901 où une scierie s'installe pour très peu de temps. Le château devient alors pour une trentaine d'années un immeuble d'habitation pour des familles sans logis. Cette habitation bien que chatelaine, était très précaire, sans électricité, sans chauffage, sans eau, sans toilette…. J'ai personnellement connu des gens qui y avaient habité à cette époque. 1936 verra la restauration complète du bel édifice après son achat par l'Etat en 1932.
Photo de 1936, année des grandes restaurations, comme on le voit sur la grande tour. Ce garçon de 10 ans à l'époque nous a aimablement fourni cette photo. Merci GUY (99 ans en juin 2025) ! GJ et FC juillet 2019
Très belle carte postale des années 70: On doit ce beau jardin à l'occupant du presbytère de 1971 à 1983, l'abbé Maurice Guillot qui avait succédé à l'abbé Georges Leduc, curé de 1927 à 1971. Le petit cèdre bleu planté entre le mur et le puit est devenu géant et s'est brisé un jour de tempête en 2018. Sur le cliché récent la nef de l'église n'est plus visible. Elle est cachée par le bâtiment de bureaux de la nouvelle mairie construit en 2002. A l'époque des fougèrois facétieux ayant vu la façade nord de ces bureaux l'ont appelé "le hangar à tabac". C'est déjà oublié, je pense :-) … Au début du XXème siècle il y avait à cet endroit des bâtiments dont une écurie, démantelés en 1955.
"La Rue" actuelle rue de l'église Saint Eloi : En 1906 on voit déjà la glycine de la maison Delabesse-Amand, plus que centenaire déjà. A droite il y avait autrefois un bourrelier, Edouard Gautier, surnommé "P'ticou ou Potdegraisse". On devine l'ancienne devanture sur le pignon restauré depuis peu. Son épouse Eva tenait bistrot un peu plus loin, dans l'actuel restaurant, puis leur fille Réjane, aubergiste elle aussi, épouse d'Auguste Bucquet, mécanicien vélos. Les tilleuls du bas-côté sud de l'église ont été remplacés il y a une vingtaine d'années. Le portail du presbytère a disparu. Cette carte a été adressée par Mlle Renée Migeon en 1906 chez ses parents à Pontlevoy.

"Le carrefour et la route des Montils": Beaucoup de femmes en noir; nous sommes en 1917, c'est la guerre. A droite les grands poteaux sont ceux du télégraphe qui dessert le bureau de poste juste à droite et qu'on ne voit pas. Au fond , l'immeuble à droite, actuelle pizzeria installée au début de ce XXIème siècle tout comme le salon de coiffure en face, était la maison du sabotier Henri Beauchamps. A cote de cette maison, la maison avec pignon sur rue a laissé place à une maison moderne construite dans les années 1970. Cette carte postale a été postée en octobre 1917 , adressée à Vanves à Mlle Paule Bougard par son amie Oliva Pangault (1902-1980) alors âgée de 15 ans. Elle était la fille du menuisier Eugène Pangault (épouse Mathilde) dont l'atelier était dans les communs du château. A sa retraite en 1933 il vendit tous son outillage et ses machines dans la cour du château. Oliva Pangault aura 4 enfants. Le jour de cette conférence du 8 mars 2020 j'ai remis solennellement cette carte postale à ses filles présentes (Jacqueline Troispoux et Annette Serreau) afin que cette carte retourne dans la famille. FC

"La Place et la Grande Rue": A droite la Poste. Nous sommes avant la guerre 14-18. Sur la place les tilleuls sont en feuilles. La Grande Rue possède des trottoirs avec bordures en pierres. A gauche le café Bichon avec surement Amélie Bichon, la grand-mère de Guy Jousselin. L'immeuble a depuis été surélevé et le propriétaire actuel, Guy, dispose d'une photo de 1927-28 où la surélévation est déjà effectuée. Sur les maisons de gauche, on passe de 4 lucarnes à 7 actuellement. Par contre celle du café Tabor-Duisit a disparu.. Sur la photo moderne, on voit des antennes de télé...

Carte postée en 1908, prise début septembre, jour d'assemblée. On aperçoit les stands derrière les personnages. Cette vue permet de voir le grand portail du presbytère et derrière son épicéa encore modeste. La maison à droite est un peu modifiée de même que le clocher et le toit de l'église. La grande cheminée est encore présente et le toit du château est modifié par le nombre de mansardes et de cheminées reconstruites. Carte postée en 1908 par Désiré Gombault à destination de Mme Bureau Gombault à Saint Laurent des eaux, Loir et Cher.
Sur la photo ci-dessous, jour d'assemblée également, la petite fille à droite s'appelle Georgette Raymond (future Mme Gille). Cette carte postale, elle l'a rédigée et postée…
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"La Rue": A gauche au XIXème siècle était un relai de diligence intitulé "on reçoit à pied et à cheval". Sur l'immeuble est écrit "... LOI TENU PAR … LOGE A PIED A CHEVAL…" Il est fait allusion à Saint ELOI, patron de l'église de Fougères. C'est la seule église du Loir et Cher sous le patronage de ce saint, également patron des forgerons et des laboureurs (car il faut un soc forgé pour labourer). La belle porte charretière existe toujours. Le joli banc bien accueillant, non ? Il y a des bancs en pierre de l'autre côté...Les tilleuls ont été remplacés en 2002 à l'identique. les deux bâtiments, poste et machine thermique ne sont plus. Carte postée en 1908 par Antoinette Vallon adressée à Mlle Rosalie Ménard à Tours.

"La Place": à gauche peut être Mme Beauchamps, la femme du sabotier devant chez elle. Actuellement importante signalisation et signalétique. Carte postée en 1912 par caSoulaigre (sans doute Auguste et son épouse Chantal Soulaigre qui tenaient à cette époque une épicerie mercerie) à destination de Mlle Germaine Bienvenu en Seine et Oise.
"L'école des filles" : devenue depuis 35 ans l'école maternelle du RPI, regroupement pédagogique intercommunal Fougères-Feings-Ouchamps. Ce magnifique bâtiment de 1885, classe et logement fait honneur à notre République. Pour la petits histoire rappelons simplement que l'école des filles fut construite 25 ans après celle des garçons (route de Sambin). Elle était de bien meilleure qualité ce qui incita le conseil municipal à l'affecter aux garçons et à proposer le bâtiment plus ancien aux filles… Le préfet s'y opposa formellement (c'est l'Etat qui était le principal financeur). Carte postale adressée en 1909 par Noémie Guéritte à son amie Renée David : Dans la carte elle lui écrit: "tu te rappelle le temps où (on) allait à cette école". Actuellement cette rue, rue Henri Goyer, voit passer des milliers de véhicules chaque jour (RD 7 Contres-Les Montils +RD 52 Cour-Cheverny-Sambin +RD 38 Cellettes-Fougères). Sur la photo récente, on aperçoit l'agence postale communale, ex bureau de poste construit en 1959 et ouvert en 1960 afin de raser l'ancien bureau devant le château, à la demande de l'Etat propriétaire du château depuis 1932 et qui faisait cette demande depuis 28 ans…
Ecole des filles fin des années 50 avec nouveau bâtiment et préau. Tilleuls des années 1885.
Route des Montils: Gendarmes à cheval.
Route de Sambin, actuelle rue Louis Gallier. L'école des garçons, logement de l'instituteur salle de mairie à droite (avec Mlle Héloïse Gallier)
Actuelle rue Amable Quenioux. A droite boulangerie et le boulanger !
LE PONT CANAL : Pour terminer ce petit tour d'horizon, voici quelques photos de pont canal qui amène les eaux du bief de la Bièvre sous la chapelle et la galerie à arcades du château, créé en 1811-1812 pour faire fonctionner les machines de la filature.
Après restauration (2024)
FIN (provisoire) FC Mai 2025
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